Le pouvoir des habitudes, le résumé du livre

Ce livre de Charles Duhigg sur le pouvoir des habitudes explique le fonctionnement de nos habitudes en s’appuyant sur la science et illustre son propos par des histoires réelles. Il fournit également des stratégies et des techniques pratiques pour appliquer des changements d’habitudes au niveau individuel, organisationnel et même sociétal.

Si vous n’avez pas le temps de lire le livre et pas non plus le temps de lire le résumé 😉, voici les trois points clés du livre à retenir :

  • Les habitudes fonctionnent en boucles de trois étapes : elles commencent par un signal, la routine prend la suite, et elles se terminent par une récompense ;
  • Vous pouvez changer vos habitudes en remplaçant une seule partie de la boucle : la routine ;
  • La volonté est l’habitude la plus importante, et vous pouvez la renforcer au fil du temps.

Le résumé qui suit est suffisamment détaillé pour vous donner la possibilité de vraiment appréhender la pensée de Charles Duhigg. Si votre temps est limité, vous pouvez vous rendre à la synthèse du résumé. Vous y retrouverez les idées fortes et les informations clés du livre.

Si ce résumé a piqué votre intérêt, nous vous encourageons à acheter le livre pour aller plus loin et rétribuer son auteur.

Le Pouvoir des Habitudes : introduction

Dans ce résumé du livre, vous allez apprendre que certaines habitudes ont une influence plus forte dans notre vie. Charles Duhigg les appelle les habitudes clés. Un exemple d’habitude clé est de faire son lit tous les matins. Cela peut vous aider à être plus productif le reste de la journée et à améliorer d’autres aspects de votre vie.

Vous avez décidé d’arrêter définitivement de fumer ou de manger de la malbouffe, mais au bout de quelques semaines, c’est trop et vous retombez dans vos vieilles habitudes ?

Quand vous entendez le mot “habitude”, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Si c’est quelque chose de négatif, alors vous n’êtes pas le seul. Beaucoup de gens pensent à de mauvaises habitudes qu’ils aimeraient changer ou dont ils voudraient se débarrasser. Cependant, il existe aussi des habitudes positives, comme faire de l’exercice ou avoir une bonne hygiène. Mais d’où vient ce pouvoir ?

Selon Charles Duhigg, cela a beaucoup à voir avec notre cerveau et aussi à la façon dont nous interagissons avec notre environnement au quotidien. Les habitudes peuvent être à la fois utiles et nuisibles, suivant le point de vue que l’on adopte ; cependant, tout le monde a des habitudes, parce qu’elles nous facilitent la vie en nous permettant d’accomplir des tâches sans avoir à y penser consciemment en permanence. Heureusement, vous pouvez apprendre comment fonctionnent les habitudes et vous pouvez surmonter leur pouvoir.

Examinons ensemble les raisons pour lesquelles l’anticipation conduit à la formation d’habitudes. Découvrons ce que notre capacité à résister aux guimauves peut nous apprendre sur les habitudes (ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas bien compris cette phrase : l’explication arrive plus loin). Nous allons également découvrir ce qu’est la méthode LATTE.

le pouvoir des habitudes, dès l'aube
Le pouvoir des habitudes, dès l’aube

Première partie – Nos habitudes personnelles

Chapitre 1 – Comment fonctionnent nos habitudes : la boucle de l’habitude

Les habitudes sont des boucles simples et répétitives qui permettent d’économiser de l’énergie.

Des chercheurs du MIT ont étudié des souris pour en savoir plus sur la façon dont les habitudes se forment dans le cerveau. Ils ont placé un morceau de chocolat à l’extrémité d’un labyrinthe en forme de T et ont pu suivre l’activité des cerveaux des souris pendant qu’elles sentaient le chocolat pour l’atteindre.

Quand les souris ont été placées dans le labyrinthe, leur activité cérébrale a augmenté. Elles sentaient l’odeur du chocolat et ont commencé à le chercher. Cependant, lorsqu’elles ont appris où trouver le chocolat en répétant l’expérience plusieurs fois et en mémorisant un chemin dans le labyrinthe, leur activité cérébrale a diminué.

Le processus consistant à transformer une séquence d’actions en une routine automatique est appelé “chunking” (décomposer en tranches). C’est la base de toute formation d’habitudes, et cela nous permet d’économiser de l’énergie et d’accomplir efficacement des tâches courantes.

Ainsi, même une tâche compliquée qui demande de la concentration au départ devient sans effort avec la pratique. En fait, selon une étude réalisée en 2006 par la Duke University, pas moins de 40 % des actions que nous effectuons chaque jour sont basées sur des habitudes. Toute habitude peut être décomposée en trois parties. Tout commence par un signal externe (par exemple, la sonnerie de votre réveil), ce qui crée un pic d’activité dans votre cerveau qui décide ensuite de l’action appropriée à la situation.

Après le signal, vient la routine. Les gens sont habitués à cette activité ; ils la font tous les jours et c’est facile pour eux de l’exécuter. La troisième et dernière partie est la récompense (par exemple, quand votre bouche est propre et fraîche après vous être brossé les dents).

Les habitudes sont extrêmement difficiles à changer. Même lorsque les gens souffrent de lésions cérébrales, ils conservent leurs anciennes habitudes. Par exemple, Eugène Pauly a subi des dommages cérébraux importants à la suite d’une encéphalite et était incapable d’indiquer la porte de la cuisine dans son salon ; pourtant, il pouvait se rappeler où tous ses aliments étaient rangés dans les placards. Grâce à ses habitudes, Eugène parvient à mener une vie presque normale, alors même qu’il a perdu la mémoire à court terme.

Les habitudes se forment dans les ganglions de la base, qui sont une petite partie localisée au centre de votre cerveau. Cela signifie que même si vous parvenez à vous débarrasser d’une mauvaise habitude comme le tabagisme, il est toujours possible de rechuter.

Les habitudes sont tenaces et ne nous quittent pas : une fois qu’elles sont enracinées, elles restent sous la surface en attendant que le signal qui va les déclencher.

Les habitudes sont également délicates : sans signal, elles ne se déclencheront pas.

Chapitre 2 – Se créer de nouvelles habitudes : la révolution Pepsodent

Lorsqu’on crée de nouvelles habitudes, elles deviennent faciles à suivre et les gens en deviennent dépendants

Imaginez que vous mangiez des biscuits aux pépites de chocolat tous les après-midis depuis un an. Vous faites cela pour vous récompenser d’avoir travaillé dur pendant la journée.

Certains de vos amis vous ont fait remarquer que vous aviez pris du poids. Vous décidez donc d’arrêter de manger des sucreries pendant un certain temps. Cependant, lorsque vous passez devant la cafétéria et que vous voyez tous ces biscuits dans la vitrine, il est difficile de ne pas se sentir frustré et d’en manger un ou deux.

Il est difficile de se défaire d’une mauvaise habitude parce que l’on développe un désir de récompense après avoir pratiqué cette habitude. Wolfram Schultz, dans ses recherches au cours des années 1990 sur les singes macaques, a découvert comment ce mécanisme fonctionne au niveau du cerveau. Lors d’une expérience avec un singe nommé Julio, celui-ci a été placé devant un écran et récompensé (en recevant du jus de mûre) lorsqu’il tirait un levier au moment où une forme particulière apparaissait sur l’écran.

Au début, Julio n’a pas remarqué l’écran. Cependant, lorsqu’il tirait le levier au bon moment et recevait ainsi une récompense (le jus de mûre), son activité cérébrale augmentait. Cela indiquait que cet événement lui a procuré du plaisir.

Au fur et à mesure que Julio a commencé à comprendre que son comportement était lié aux formes qu’il voyait sur l’écran, il a commencé à anticiper l’obtention d’une récompense dès que la bonne forme apparaissait sur l’écran : l’activité cérébrale de Julio augmentait juste après son apparition. Cette anticipation est ce qui rend les habitudes si fortes et si puissantes.

Dans une expérience ultérieure, Schultz a à nouveau demandé à Julio de tirer un levier. S’il tirait le levier et obtenait du jus, il ne se passait rien. Mais s’il ne recevait pas de jus de fruit ou seulement du jus dilué, il était triste. Il était comme vous lorsque vous ne recevez pas votre friandise préférée après le travail ou l’école.

La bonne nouvelle, c’est que cette même envie peut être utilisée pour créer une habitude. Par exemple, en 2002, des chercheurs de l’université d’État du Nouveau-Mexique ont montré que les personnes qui parviennent à faire de l’exercice physique de manière habituelle ont en fait envie de quelque chose qui vient de cette activité physique, comme des endorphines ou la sensation d’accomplissement qui suit une séance d’entraînement. Cette envie renforce l’habitude. Les signaux et les récompenses ne suffisent pas.

Les habitudes étant si puissantes, il n’est pas surprenant que les entreprises s’efforcent de les comprendre et de créer des envies pour leurs produits. Claude Hopkins a été l’un des pionniers de cette tactique lorsqu’il a popularisé le dentifrice Pepsodent en procurant la sensation de picotement que nous attendons désormais du dentifrice. Cette sensation a non seulement prouvé l’efficacité de son produit, mais elle est aussi devenue une récompense en soi dont les consommateurs ont commencé à avoir envie.

Le shampoing n’a pas besoin de mousser et le dentifrice n’a pas besoin de donner des picotements pour être efficace. Mais ces composants répondent au besoin de validation de l’efficacité pour le consommateur.

Chapitre 3 – Changer d’habitudes : la règle d’or

Pour changer une habitude, il faut la remplacer par un autre comportement et croire en cette nouvelle routine.

Lorsqu’une personne qui essaie d’arrêter de fumer tente de résister à l’envie, elle échoue généralement. En effet, lorsque vous essayez de résister à une envie, il est difficile de ne pas céder. Par conséquent, si vous essayez d’arrêter de fumer, au lieu de résister à l’envie de nicotine après en avoir ressenti le besoin, redirigez cette envie en remplaçant votre ancienne habitude par autre chose.

Plusieurs études ont montré que les personnes qui savent identifier les signaux et les récompenses liés à leur habitude de fumer peuvent réussir à arrêter : elles remplacent l’élément intermédiaire, leur routine autour de la cigarette, par une autre routine qui offre une récompense similaire, comme faire des pompes ou manger des gommes Nicorette.

Les Alcooliques anonymes aident beaucoup de gens à rester sobres. Il s’agit d’une organisation qui s’appuie sur la Prière de la Sérénité pour aider ses membres à rester sobres.

Les Alcooliques anonymes aident les gens à faire face à leur alcoolisme. La plupart des alcooliques recherchent les effets de la consommation d’alcool, comme la détente et le plaisir. Toutefois, ces avantages ne valent pas les risques liés à l’ivresse. Les Alcooliques Anonymes proposent de nouvelles routines en remplacement de la consommation d’alcool, comme de se rendre à des réunions et parler à d’autres personnes pour se soutenir et avoir de la compagnie. De cette façon, les gens peuvent se débarrasser de leur dépendance à l’alcool sans la remplacer par quelque chose de tout aussi nocif.

Les recherches montrent que la méthode de remplacement des habitudes est efficace chez les membres des Alcooliques Anonymes, mais l’une des faiblesses de cette approche est qu’elle n’est pas assez forte pour résister aux vieilles habitudes.

Par exemple, un ancien alcoolique qui était sobre depuis des années a reçu un appel de sa mère pour lui annoncer qu’elle avait un cancer. Après avoir raccroché le téléphone, il a quitté son travail et s’est rendu directement dans un bar où il est redevenu alcoolique. Le remplacement de la routine n’est pas efficace à lui seul lorsque des situations stressantes surviennent dans la vie des gens. La croyance est alors le complément essentiel.

Des recherches ont montré que les personnes qui sont restées sobres grâce aux Alcooliques Anonymes croient en Dieu. Il n’est pas nécessaire de croire en Dieu, mais cela aide de croire en quelque chose de plus grand que soi. L’existence de groupes de soutien est également un atout considérable pour changer d’habitude.

Deuxième partie – Nos habitudes personnelles

Chapitre 4 – Les habitudes clefs : l’irrésistible ascension de Paul O’Neill

Le changement peut être obtenu en se concentrant sur les habitudes clés et en décomposant les tâches en petites étapes gérables.

Lorsque Paul O’Neill est devenu PDG d’Alcoa en 1987 (une société d’aluminium en difficulté à l’époque), les investisseurs étaient sceptiques. Il n’a pas arrangé les choses lorsqu’il a déclaré que la sécurité des employés sur le lieu de travail serait sa priorité numéro un lors d’une réunion d’investisseurs dans un hôtel de luxe de Manhattan. Un investisseur a immédiatement appelé ses clients pour leur dire : “Le conseil d’administration a mis un hippie fou à la tête de l’entreprise et il va la couler.”

Le PDG d’Alcoa a essayé de persuader les investisseurs qu’un changement en matière de sécurité au travail était nécessaire. Pour y parvenir, il ne suffisait pas d’en parler, il fallait créer une habitude chez tous les employés.

O’Neill savait que les organisations ont des habitudes, et il savait également que pour changer la direction d’une organisation, il fallait changer ses habitudes. Il était conscient de l’importance des habitudes clés, qui sont importantes parce qu’elles créent également des effets positifs dans d’autres domaines.

En mettant la sécurité au premier plan, les responsables et les employés ont dû trouver des moyens de rendre le processus de fabrication plus sûr. Les managers étaient tenus de signaler tous les problèmes de sécurité. Sans cette habitude, ils n’obtenaient pas de promotion. Il en a résulté une organisation rationalisée et plus rentable. Malgré les doutes initiaux des investisseurs, l’approche d’O’Neill s’est avérée fructueuse. Lorsqu’il a pris sa retraite, en 2000, le bénéfice net annuel d’Alcoa a été multiplié par cinq.

Les habitudes clés peuvent également aider les individus à changer. Par exemple, les médecins ont du mal à convaincre leurs patients obèses de modifier en profondeur leur mode de vie. Cependant, s’ils se concentrent sur une habitude clé, comme la tenue d’un journal alimentaire méticuleux, ils commencent à reconnaître des habitudes dont ils ignoraient l’existence. À partir de là, elles ont pris des mesures pour changer ces habitudes, qui se sont transformées en d’autres bonnes habitudes. Les habitudes clés fonctionnent en offrant de petites victoires assez faciles à obtenir qui peuvent déclencher une cascade de changements positifs dans d’autres domaines de la vie également.

Chapitre 5 – Le succès de Starbucks : quand la qualité du service devient automatique

Dans les années 1960, une étude a été menée à Stanford. Les chercheurs ont réuni des groupes d’enfants de quatre ans dans une pièce et ont donné à chaque enfant le choix suivant : soit manger une guimauve maintenant, soit attendre 15 minutes pour en avoir deux. Seuls 30 % des enfants ont été capables de résister à l’envie de manger la première guimauve pour en avoir deux plus tard.

Mais voici la partie intéressante : les chercheurs ont retrouvé ces participants des années plus tard et ont constaté que ceux qui avaient « résisté » avaient de meilleures notes à l’école, qu’ils étaient en moyenne plus populaires et moins susceptibles d’être toxicomanes. La volonté semble être une habitude clé qui peut être appliquée à d’autres aspects de la vie.

Des études récentes ont montré que les élèves qui font preuve de beaucoup de volonté ont plus de chances d’être admis dans des écoles sélectives et d’avoir de meilleures notes.

La volonté peut devenir une habitude clé dans la vie. Cependant, elle est inconstante et difficile à maintenir. Pourquoi ?

Il s’avère que la volonté est comme un muscle. Si vous l’exercez trop, vous pouvez vous épuiser et ne plus avoir la force d’accomplir d’autres tâches par la suite. En revanche, si vous exercez votre volonté par de bonnes habitudes (comme la pratique d’un instrument de musique ou d’un sport), votre volonté sera renforcée au moment où vous en aurez le plus besoin (et même dans d’autres domaines).

En 1992, un psychologue britannique a travaillé avec un groupe de personnes âgées à faible revenu qui avaient toutes subi une arthroplastie du genou ou de la hanche. Le rétablissement après l’opération est très douloureux – bouger fait très mal, mais il faut commencer à faire de l’exercice presque immédiatement après l’opération afin de conserver sa souplesse.

Les participants de l’étude ont reçu un document comprenant des pages supplémentaires où ils pouvaient noter leurs mesures ainsi que leurs objectifs spécifiques pour une semaine donnée. Les personnes qui ont rédigé des plans pour leurs semaines ont commencé à marcher presque deux fois plus vite et à se lever de leur chaise trois fois plus vite. Ces patients notaient des événements très banals, mais cela signifiait qu’ils anticipaient les moments de douleur et les prévoyaient à l’avance.

Leurs plans étaient construits autour d’évènements et la manière dont ils allaient les gérer. “Les patients se disaient, à eux-mêmes, comment ils allaient passer le cap”.

Starbucks a incorporé cette idée dans la formation de ses salariés. La société a constaté que les employés pouvaient rassembler suffisamment de volonté pour être de bonne humeur même lorsqu’ils n’en avaient pas envie, à condition qu’ils se préparent mentalement à des situations stressantes et qu’ils prévoient à l’avance comment les surmonter.

Starbucks a développé la méthode LATTE pour aider ses employés à gérer les situations stressantes. Il s’agit, pour les employés, d’écrire des plans pour gérer les situations stressantes. Les étapes de cette méthode sont les suivantes : écouter, reconnaître le problème, prendre des mesures, remercier la personne pour avoir soulevé le problème et expliquer pourquoi il s’est produit (LATTE en anglais pour listen, acknowledge problem, take action to solve it, thank them, explain why it happened).
En pratiquant cette méthode encore et encore, les serveurs (et serveuses) apprennent exactement comment gérer une situation lorsque quelque chose ne va pas.

C’est ainsi que la volonté devient une habitude : en choisissant un certain comportement à l’avance et en suivant une routine planifiée lorsqu’un événement a lieu.

Un autre aspect incroyablement important est l’autonomie. Une grande partie de la volonté vient du sentiment d’avoir le contrôle de sa vie. Des études ont montré que les personnes qui manquent d’autonomie se lassent rapidement de faire les choses, leur volonté s’épuise plus vite.

Chapitre 6 – L’impact d’une catastrophe : les mauvaises habitudes peuvent provoquer des drames

Les mauvaises habitudes peuvent être dangereuses, mais une crise peut les changer.

En 1987, un usager de la gare de King’s Cross à Londres a dit à un contrôleur qu’il avait vu quelque chose brûler près d’un escalator. Plutôt que d’aller vérifier la situation ou de prévenir les pompiers, le contrôleur n’a rien fait et a repris son travail comme d’habitude.

Le métro de Londres avait une structure organisationnelle très compliquée. Les responsabilités étaient réparties entre les départements, ce qui créait un environnement de territorialisme et peu de coopération entre les groupes. Par conséquent, il y avait de nombreux niveaux de gestion, chaque groupe protégeant sa propre autorité. Les quelques 20 000 employés savaient qu’ils devaient rester dans les limites de responsabilité de leur département lorsqu’ils traitaient avec d’autres groupes.

La plupart des organisations sont comme un champ de bataille où les gens se battent pour le pouvoir et les récompenses. Pour maintenir la paix, nous prenons l’habitude de nous occuper de nos propres affaires.

Après qu’un distributeur de billets ait brûlé, le feu s’est propagé à toute la station. Cependant, personne ne savait comment utiliser le système de gicleurs contre les incendies ou n’était habilité à utiliser les extincteurs. De nombreuses personnes ont mis du temps avant de décider d’appeler les sauveteurs. 31 personnes sont mortes des suites des blessures causées par l’incendie.

L’enquête a révélé que de nombreuses personnes avaient été blessées parce qu’il n’y avait pas une seule personne responsable de la sécurité des passagers, et même celles qui étaient censées l’être ne faisaient pas leur travail correctement.

Les crises donnent souvent aux dirigeants l’occasion de réformer les habitudes organisationnelles en créant un sentiment d’urgence en matière de changement. C’est pourquoi les bons leaders prolongent ou exacerbent parfois la crise afin de pouvoir mettre en œuvre les changements nécessaires. Au cours de l’enquête sur l’incendie de King’s Cross, comme de nombreux chefs de service ne voulaient pas céder sur les changements proposés, l’enquêteur en chef a créé une frénésie médiatique autour de ce sujet.

Cela a fonctionné : les dirigeants ont été renvoyés, de nouvelles règles ont été adoptées et King’s Cross dispose désormais de bien meilleures procédures de sécurité.

Chapitre 7 – La manipulation de vos habitudes : les entreprises anticipent vos désirs

Les entreprises utilisent le pouvoir des habitudes dans leur marketing.

Si vous allez au supermarché, vous verrez probablement en premier les fruits et légumes frais. Cela n’a pas de sens, car ils sont mous et facilement endommagés par les autres produits du chariot. Mais les spécialistes du marketing savent que si nous commençons nos achats par des aliments sains, nous sommes plus susceptibles d’acheter des produits « malsains » par la suite.

Les commerçants ont compris comment influencer les habitudes d’achat des clients. Ils placent leurs produits les plus rentables sur le côté droit du magasin, car les gens ont tendance à tourner à droite en entrant dans le magasin.

Si ces méthodes sont très sophistiquées, elles présentent un inconvénient majeur : elles sont toutes uniformes et ne tiennent pas compte des différences de comportement individuelles d’achat entre les clients. Cependant, la technologie a permis de cibler les clients avec plus de précision que jamais. L’un des maîtres en la matière est la chaîne de magasin Target, qui sert des millions de clients chaque année et recueille des téraoctets de données sur eux.

Target voulait être l’une des premières entreprises à cibler un segment particulier de la population qui a toujours été lucratif : les nouveaux parents. Pour y parvenir, elle devait trouver le moyen de commercialiser des produits et des services directement auprès des futures mamans avant même qu’elles n’aient eu leur bébé.

L’analyse de Target a si bien fonctionné qu’elle a envoyé des coupons à une adolescente enceinte alors que la famille de l’adolescente n’était pas encore au courant de sa grossesse. Lorsque le père a vu le coupon, il s’est mis en colère et est allé voir le directeur du magasin Target local et lui a déclaré : “Elle est encore au lycée ! Essayez-vous de l’encourager à tomber enceinte ?” Quand la vérité a éclaté, le père s’est excusé de son emportement.

Target a alors réalisé que les gens n’aimaient pas être espionnés. Pour contourner cela, ils ont enterré leurs coupons parmi d’autres offres aléatoires pour des choses qui n’avaient rien à voir avec les bébés. En effet, lorsqu’une entreprise essaie de vendre quelque chose de nouveau, elle fait de son mieux pour que l’article semble familier. Par exemple, en passant une chanson nouvelle entre deux chansons à succès à la radio, les DJ peuvent garantir que les gens l’écouteront et l’aimeront davantage.

Les nouvelles habitudes ou les nouveaux produits ont beaucoup plus de chances d’être acceptés s’ils ne sont pas trop différents de ce que les gens connaissent déjà. Target a eu des ennuis pour ses techniques de marketing invasives, mais a finalement gagné beaucoup d’argent grâce à elles. Les femmes enceintes constituant une clientèle très importante, Target a pu réaliser d’énormes bénéfices malgré la controverse.

Troisième partie – Les habitudes qui bouleversent le monde

Chapitre 8 – Le boycott du bus de Montgomery : comment naissent les mouvements de société ?

Les nouveaux mouvements naissent d’un réseau solide de personnes qui se soutiennent mutuellement et créent de nouvelles habitudes.

En 1955, Rosa Parks, une femme de couleur, a été arrêtée pour avoir refusé de céder sa place à un passager blanc dans un bus à Montgomery, en Alabama. Elle est devenue une icône du mouvement des droits civiques après cet incident.

Rosa Parks est célèbre pour son arrestation, mais elle n’était ni la première ni la seule personne arrêtée de cette manière. De nombreuses autres personnes ont été arrêtées pour cette raison avant elle. Pourquoi l’arrestation de Rosa Parks a-t-elle déclenché un boycott des bus qui a duré plus d’un an ? Comment se fait-il qu’elle est devenue une icône ?

Rosa Parks était une personne très appréciée dans sa communauté. Elle était impliquée dans de nombreuses organisations et clubs différents, notamment la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People, que l’on peut traduire par l’association nationale pour l’avancement des personnes de couleurs), des groupes de jeunes dans les églises et des services de couture pour les familles pauvres. Son mari disait qu’elle mangeait plus souvent à l’extérieur qu’à la maison, tant elle était active dans sa communauté.

Rosa Parks avait un vaste réseau d’amis et de connaissances. Ses liens forts avec ces personnes l’ont aidée à sortir de prison. Ces relations ont également diffusé la nouvelle de l’arrestation de Parks dans toutes les couches sociales de Montgomery, déclenchant ainsi le boycott des bus. Cependant, il ne suffit pas d’avoir des liens forts pour qu’un mouvement réussisse ; il faut aussi une pression des pairs.

Lorsque des « liens faibles » sont impliqués dans le soutien d’une cause ou d’un mouvement, il est plus difficile d’y échapper. Finalement, les gens ont commencé à sentir qu’ils étaient traités injustement et ont lancé un boycott. C’est à ce moment-là que le mouvement des droits civiques a reçu sa dernière impulsion – un discours du Dr Martin Luther King Jr. demandant aux gens de pardonner à leurs oppresseurs et d’adopter la non-violence comme moyen de faire face à la situation.

Après avoir entendu son message, les gens ont organisé des réunions à l’église, des protestations, etc. Ils ont fait en sorte que le mouvement s’auto-alimente par nature. Des habitudes sont créées qui donnent aux participants un nouveau sentiment d’identité.

Chapitre 9 – Le libre arbitre : sommes-nous responsables de nos habitudes ?

Une nuit de 2008, Brian Thomas a tué sa femme par étranglement. Désemparé, il s’est immédiatement rendu pour meurtre. Sa défense ? Ses terreurs nocturnes étaient la raison pour laquelle il l’a tuée. Les scientifiques disent que pendant les terreurs nocturnes, le cerveau d’une personne se ferme tellement que seules les fonctions les plus basiques restent actives.

Comme Thomas était en état similaire au somnambulisme, il a cru que quelqu’un attaquait sa femme. La défense a fait valoir que lorsqu’il a vu quelqu’un lui faire du mal, cela a déclenché une réaction automatique pour la protéger. Le cerveau n’est même pas conscient de ce qui se passe, il suit automatiquement une boucle d’une habitude. Thomas pensait qu’il étranglait l’agresseur. En réalité, il a étranglé sa femme.

Angie Bachman (le nom a été modifié) est allée au casino un jour pour tromper son ennui. Elle a fini par en faire une habitude et s’y rendait une ou deux fois par semaine. Elle est devenue une “bonne joueuse” et sa fréquentation du casino a augmenté. En 2001, elle était au casino tous les jours. Elle voulait se sentir bien dans quelque chose et la douleur de perdre passait si vite. A l’été 2001, sa dette de jeu s’élevait à plus de 20 000 $.

La vie d’Angie Bachmann a pris de mauvais tournants. Ses parents sont morts, ses relations avec sa famille se sont détériorées, etc.En même temps, la société du casino (Harrah’s Entertainment) la poussait à venir jouer. Finalement, c’est devenu une habitude. Même si elle ne le voulait pas, elle cédait et allait jouer pour obtenir cette récompense rapide (le plaisir du jeu). Elle a fini par perdre 250 000 $ en une nuit. Elle a fini par perdre au jeu tout l’argent de la famille et leur maison.

L’activité cérébrale des joueurs habituels est différente de celle des joueurs normaux. Lorsqu’un joueur normal rate de peu un gain, il le voit pour ce qu’il est : c’est toujours une perte. Les joueurs habituels le voient comme une victoire, d’un point de vue neurologique. Ils ressentent toujours la même excitation… et continuent à jouer.

Thomas a été acquitté. Le jury a estimé qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait et n’était même pas conscient que quelque chose de cette nature pouvait arriver. Beaucoup de personnes ont exprimé leur sympathie pour lui.

Au tribunal, Angie Bachman a utilisé la même défense et fait valoir qu’elle ne faisait que suivre ses habitudes. Le jeu lui faisait du bien et lorsque le casino lui a envoyé des offres alléchantes, elle n’a pas pu résister. Pourtant, le tribunal a statué contre elle. La différence était qu’elle était consciente de ses habitudes, et n’a pas pris les mesures nécessaires pour les atténuer.

Bachman a perdu son procès et fait l’objet d’un mépris public considérable. Thomas et Bachman pouvaient tous deux prétendre de manière tout à fait plausible : “Ce n’était pas moi, c’était mes habitudes !”. Alors pourquoi un seul d’entre eux s’en est sorti ?

Les habitudes sont difficiles à changer. Thomas ne pensait pas qu’il ferait du mal à quelqu’un, mais il l’a pourtant fait. Bachman savait qu’elle avait un problème de jeu et aurait pu éviter les offres des casinos. Elle aurait aussi pu s’inscrire à un programme d’exclusion, ce qui aurait empêché les casinos de lui adresser du courrier marketing.

Pour modifier une habitude, vous devez décider de la changer. Il doit y avoir une décision consciente. Le but du livre : une fois que vous avez compris que les habitudes peuvent changer, vous avez la liberté et la responsabilité de les modifier. William James écrit les phrases suivantes dans le chapitre sur les habitudes dans son livre Principes de psychologie.

Les habitudes sont comme l’eau. Pour un poisson, l’eau ne se remarque pas.

William James

Pour nous, la plupart de nos habitudes ne le sont pas non plus. Nous devons délibérément les remarquer. L’eau creuse un canal et s’y écoule. Si son flux est arrêté, il s’écoulera de la même manière lorsqu’il reprendra. Les habitudes sont semblables.

Le Pouvoir des habitudes : la synthèse finale

Bien que l’idée que les habitudes déterminent notre comportement ne soit pas nouvelle, le point de vue de Duhigg à ce sujet l’est. Il souligne l’importance des habitudes dans la plupart des événements qui nous entourent, que nous en soyons conscients ou non. Il est essentiel de comprendre comment les habitudes influencent notre vie si nous voulons nous améliorer et mieux interagir avec le monde.

Ce livre ne s’adresse pas aux personnes désireuses d’apporter de grands changements dans leur vie, mais plutôt à ceux qui souhaitent changer une ou deux petites habitudes. Les habitudes sont tellement ancrées dans nos vies que nous ne pouvons pas tout contrôler, mais nous pouvons tout de même en contrôler certains aspects si nous y mettons du nôtre.

Selon Le Pouvoir des Habitudes, le cerveau aime les habitudes car elles nous évitent de devoir penser à tout. Les habitudes sont un processus de pensée à faible énergie. Si nous modifions nos habitudes régulièrement, il est plus facile de changer nos habitudes pour de bon.

La volonté peut être développée si nous sommes prêts à y travailler. Duhigg explique que, sur le plan neurologique, les habitudes sont des boucles à trois étapes. Ce processus est un moyen facile pour notre cerveau de conserver son énergie pour des tâches plus importantes. Le signal déclenche l’habitude. La routine consiste en un comportement automatique et provoqué par le signal. Enfin, une récompense est offerte à l’issue de ce processus en boucle.

Duhigg examine le signal, la routine et la récompense dans nos habitudes de boire du café (par exemple). Le signal est de s’asseoir à votre place habituelle dans la cuisine. Cela fait penser au café dans votre cerveau. La routine consiste à le préparer, par exemple en allumant une bouilloire ou en mettant en marche une cafetière. La récompense est de le boire et de sentir l’odeur du café fraîchement préparé.

Si l’on admet que les habitudes sont une boucle neurologique en trois étapes, il est logique que ces boucles soient difficiles à modifier. Bien que Duhigg accepte que les habitudes soient difficiles à briser, il pense qu’il suffit de modifier une seule étape de la boucle pour briser l’habitude. Cela peut se faire en évitant de s’asseoir à la table de la cuisine le matin.

Les habitudes de longue date sont les plus difficiles à briser car elles sont profondément ancrées dans notre cerveau et nécessitent donc plus de travail que les autres habitudes. Cependant, avec suffisamment d’efforts, vous pouvez empêcher les mauvaises habitudes de faire partie de votre vie quotidienne.

Pour changer une habitude, identifiez la routine, demandez-vous ce que vous faites. Demandez-vous également quel est le signal déclencheur et quelle est la récompense.

Concernant le signal déclencheur, essayez d’écrire en détail ce que vous ressentez lorsque l’envie est déclenchée par le signal. Essayer d’identifier spécifiquement le signal déclencheur. Imaginez-vous comme un scientifique qui collecte des données. Identifiez ensuite la récompense. Enfin, pour changer votre habitude, réorganisez la boucle de cette habitude pour que vous fassiez de nouveaux choix. Prenez les données dont vous disposez et écrivez le choix délibéré que vous ferez lorsque l’envie vous prendra la prochaine fois. Le cerveau est capable de changer ses habitudes.

Il suffit de l’inciter à faire quelque chose de différent suffisamment souvent pour que l’ancienne habitude soit oubliée. Nous pouvons échanger une mauvaise habitude contre une autre.

Duhigg se penche également sur l’importance de la volonté. La volonté est une qualité essentielle à la réussite, et il est difficile de la développer car les gens abandonnent souvent facilement – comme dans le cas, par exemple, des gens qui se lancent dans des régimes pour abandonner quelques jours plus tard. La volonté peut être très gratifiante une fois que vous la maîtrisez.

Duhigg donne des conseils sur la manière d’améliorer notre volonté. Selon lui, nous devrions nous compliquer la tâche pour obtenir ce que nous voulons, de sorte que lorsque nous obtenons finalement ce que nous voulons, la récompense est encore meilleure que d’habitude. Par exemple, se lever tôt chaque jour et travailler dur à quelque chose de nouveau nous aidera à nous sentir plus récompensés une fois notre objectif atteint.

Plus nous sommes disciplinés, plus nous avons de contrôle sur notre vie. Dans le même ordre d’idées, nous ne devrions pas laisser quelqu’un d’autre nous contrôler, car cela détruit notre volonté et notre sentiment d’autonomie. Si vous devez avoir des habitudes, faites en sorte qu’elles soient positives.

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