Planifier l’échec : être régulier ne signifie pas être infaillible

La régularité est d’une importante capitale pour progresser, quel que soit le domaine. Vous vous en êtes certainement rendu compte tout seul. 👍 La régularité permet de faire un meilleur travail, de se remettre en forme, d’atteindre un certain niveau de réussite dans la plupart des domaines de la vie. C’est pour cette raison qu’il est important de planifier l’échec, parce que vous y serez confronté, tôt ou tard.

La régularité est un sujet qui revient souvent dès qu’il est question d’habitudes, d’hygiène de vie et même de productivité. Une fois que vous avez pris conscience du pouvoir de la régularité, il y a un danger qui vous guette : tomber dans l’état d’esprit du tout ou rien.

Posez-vous les bonnes questions. Comment être régulier ? Et que peut nous apprendre la science et la recherche pour éviter les erreurs et les pièges les plus courants ? Il faut se poser ces questions bien avant de planifier l’échec.

planifier l'échec pour mieux rebondir
Planifier l’échec pour mieux rebondir

L’état d’esprit du « tout ou rien »

Une fois que vous avez compris que la constance est essentielle au succès, il peut être facile d’être obsédé par l’idée de devenir parfaitement constant.

Prenons quelques exemples :

  • Vous essayez de perdre du poids ? Il est facile de se convaincre que si vous ne suivez pas parfaitement votre régime, vous allez échouer.
  • Vous voulez méditer chaque jour ? N’allez pas vous focaliser sur le fait de ne rater aucun jour, au point de vous stresser pour respecter votre programme de méditation.
  • Vous voulez devenir un écrivain à succès ? Vous prenez le risque de vous focaliser sur le fait que les auteurs à succès écrivent tous les jours sans jamais faillir. Vous aurez à cœur de faire de même au risque d’en faire une obsession. Il en va, d’ailleurs, de même pour tous les artistes et athlètes.

Pour le dire autrement : il est très facile de confondre constance et perfection. C’est un problème, car si votre objectif est d’être parfait, vous ne vous autorisez pas de marge de sécurité pour les erreurs, les fautes ou les urgences. Or, ce sont ces choses qui font de vous un être humain normal. 😉

Dans le cadre de la création d’une habitude ou de l’amélioration continue, la science montre qu’il est important de se ménager des marges de sécurité. Les recherches montrent que, quelle que soit l’habitude que vous cherchez à créer, le fait de manquer une seule journée n’a pas d’impact mesurable sur votre réussite à long terme (voyez cet article sur le temps nécessaire pour créer une habitude).

En d’autres termes, il est ici question de vitesse moyenne, et non de vitesse maximale. Trop de monde confond ces deux notions. Les échecs quotidiens sont comme des feux rouges pendant un voyage en voiture. Lorsque vous conduisez une voiture, vous rencontrerez un feu rouge de temps en temps. Mais si vous maintenez une bonne vitesse moyenne, vous arriverez toujours à destination malgré les arrêts et les retards en cours de route.

Comment être constant : accepter les échecs ponctuels

La constance est essentielle pour réussir dans n’importe quel domaine. On ne peut contourner le fait que la maîtrise d’un projet nécessite un volume de travail important.

Mais si vous voulez rester sain d’esprit, réduire le stress et augmenter vos chances de réussite à long terme, vous devez prévoir l’échec et vous concentrer sur la constance. Des recherches montrent que la principale raison pour laquelle la volonté s’estompe et les gens ne parviennent pas à rester constants avec leurs habitudes et leurs objectifs est qu’ils n’ont pas prévu de plan en cas d’échec.

Planifier l’échec ne signifie pas que vous vous attendez à échouer, mais plutôt que vous savez ce que vous allez faire et comment vous allez vous remettre sur les rails lorsque les choses ne fonctionnent pas. Si vous cherchez à être parfait, vous êtes pris au piège du « tout ou rien ».

En revanche, si vous réalisez que les échecs individuels ont peu d’impact sur votre réussite à long terme, vous pourrez plus facilement rebondir après des échecs et des revers. Être constant n’est pas synonyme de perfection.

Comment « planifier l’échec » ?

Une poignée de coachs en perte de poids (assez rares) ne prennent pas la peine de suivre l’évolution de leurs calories au quotidien. Ils ne regardent le total des calories qu’à la fin de chaque semaine et font des ajustements sur cette base.

Considérez combien cette stratégie est différente de l’approche nutritionnelle traditionnelle. Cette minorité de coachs ne se soucie pas de ce que vous mangez à chaque repas. Elle ne s’inquiète pas si vous faites une erreur ou si vous mangez de façon excessive une ou deux fois. Ces coachs ont compris que les repas individuels n’ont pas d’importance si vous maintenez la bonne « vitesse moyenne » au cours de la semaine.

C’est une façon efficace de penser à la constance et au progrès dans presque tous les domaines. Je n’ai jamais l’intention de faire une erreur, mais si j’en fais une, je me suis donné la permission d’envisager mes progrès sur une période plus longue qu’un seul jour ou qu’un événement isolé. Je m’autorise donc, ponctuellement, un échec.

Planifier l’échec à l’avance

Dans son best-seller de 1999, Le moine qui vendit sa Ferrari, Robin Sharma raconte l’histoire d’un groupe de moines en Inde qui, chaque fois qu’ils ont une pensée négative, font une randonnée périlleuse jusqu’à une grande chute d’eau. Ils se tiennent sous l’eau glacée et battante jusqu’à ce que la pensée négative soit “lavée”.

C’est un exemple extrême, mais l’idée qui sous-tend cette action est forte et juste : il s’agit de savoir à l’avance ce que vous ferez si vous dérapez. Vous devez aussi avoir pré-défini que que « déraper » signifie pour vous.

Les coureurs d’Iron Man définissent à l’avance les critères qui, s’ils sont remplis, doivent provoquer leur abandon. Il s’agit simplement d’établir un point de référence pour l’échec et un plan d’action si vous l’atteignez.

Souvent, si vous ne déterminez pas à l’avance les conditions qui doivent provoquer votre arrêt, vous arrêterez prématurément. Selon Jesse Itzler, auteur de Living with a SEAL, la plupart des gens s’arrêtent à environ 40 % de leur capacité réelle. Quand on y réfléchit, c’est logique : lorsque les choses deviennent difficiles, votre esprit passe en mode survie et vous commencez à avoir besoin de dopamine. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous mangent davantage sous l’effet du stress ou consultent compulsivement les médias sociaux au milieu d’un travail difficile.

Le fait de planifier l’échec et, donc, de prévoir à l’avance votre réaction lorsque vous y ferez face va vous aider à créer une image cognitive plus claire de votre futur. Cette clarté mentale vous aide à vous souvenir facilement d’une situation passée similaire (l’échec) et à réagir plus rapidement et plus efficacement à la situation d’échec actuelle.

Concrètement, comment planifier l’échec ?

Bien que le fait d’écrire et de visualiser la réalisation de votre habitude puisse être utile, le fait de visualiser le processus (les obstacles que vous rencontrerez ainsi que vos réactions face à l’échec) peut améliorer votre performance et réduire votre anxiété.

Vous voulez essayer ? Sortez une feuille de papier et prenez un stylo ou un crayon, et faites ceci :

  • Pensez à l’habitude que vous souhaitez mettre en place ;
  • Mettez-la par écrit ;
  • Imaginez tous les obstacles que vous allez rencontrer et qui vont vous mettre en situation d’« échec » (parce que c’est une certitude : vous allez en rencontrer) ;
  • Notez ces obstacles ;
  • Trouvez ensuite une réaction à chacun de ces obstacles ;
  • Assurez-vous que les réactions que vous planifiez en réaction à ces obstacles sont spécifiques (votre plan doit être clair).

En imaginant d’abord les différentes formes que pourrait prendre l’échec, puis en planifiant vos réponses automatiques à chacune de ces situations, vous pouvez commencer à entraîner votre cerveau à les mettre en action bien avant d’en avoir besoin.

Il y a toutefois quelques mises en garde importantes à garder à l’esprit. Si votre engagement envers votre habitude est faible, votre réaction face à l’échec sera probablement inefficace. Si votre confiance en vos propres capacités est faible, même les réactions automatiques que vous aurez décidées (face à l’échec) ne fonctionneront probablement pas bien pour vous.

Plus votre plan est précis, plus vous aurez de chances de réussir.

Pour bien “planifier l’échec”, assurez-vous d’avoir défini une réaction claire et spécifique face à l’échec. Si vous planifiez une réaction vague, il y a un grand risque d’échec. Comme pour la visualisation et la fixation d’objectifs, plus votre planification de l’échec est spécifique, plus vous serez à même de l’appliquer et de rester sur la bonne voie pour réussir.

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