La pratique délibérée : le guide

Malcolm Gladwell a popularisé l’idée qu’il faut 10 000 heures de pratique dans un domaine pour être considéré comme un expert dans ce domaine ? Cette idée s’est largement propagée et elle est aujourd’hui communément accepté. Il y a cependant un aspect de cette idée qui n’est pas suffisamment explicité et qu’il faut clarifier : la pratique délibérée.

Peu de personnes parlent de la pratique délibérée. Il s’agit pourtant d’un aspect crucial de l’apprentissage. Au cœur de la pratique délibérée, vous retrouverez les notions d’exigence et d’efficacité. 💪

Découvrez comment utiliser la pratique délibérée.

Qui a inventé le terme de pratique délibérée ?

Le terme « pratique délibérée » n’existe pas depuis très longtemps. Elle a été découverte pour au cours des années 1970, lorsque Anders Ericsson a réalisé une expérience de mémorisation d’une chaîne de chiffre avec son assistant. Ericsson récitait une série de chiffres à raison d’un par seconde. Lors de leurs premières sessions, son assistant n’était capable de mémoriser que 7 à 8 chiffres. Ils ont répété l’expérience, jour après jour.

Après quatre sessions, son assitant était capable de se souvenir du 9e chiffre avec du mal et il ne pouvait pas se souvenir du 10e chiffre. Peu à peu, répétitions après répétitions, l’assistant est parvenu à se souvenir du 10e chiffre. Et il s’est souvenu du 11e. Au cours de la session numéro 200, l’assistant était capable de se souvenir (et réciter) 82 chiffres aléatoires !

L’assistant n’était pas quelqu’un d’extraordinaire. Il n’avait pas d’entraînement spécial ou de technique secrète pour mémoriser autant de chiffres. Il s’est simplement entraîné, jour après jours, semaine après semaine, comme n’importe qui le ferait s’il voulait être performant dans un domaine.

Anders Ericsson a consacré sa vie à ces travaux. Trente ans plus tard, il est encore actif. Il a notamment publié cet article sur la formation d’un expert dans la Harvard Business Review en 2007. C’est lui qui a inventé le terme “pratique délibérée” pour décrire au mieux le phénomène qu’il venait de découvrir dans les années 70.

Pour nous donner une idée de la pratique délibérée, James Clear évoque le golfeur Ben Hogan que beaucoup considèrent avoir eu le mérite d’avoir « inventé l’entraînement ». Hogan est l’un des plus grands golfeurs du XXe siècle, un exploit qu’il est parvenu à réaliser grâce à une répétition inlassable. Il aimait tout simplement s’entraîner. Il tapait des balles pendant quelques heures, dès l’aube, puis il faisait une pause et il s’y remettait.

Pour lui, chaque séance d’entraînement avait un but. Il aurait passé des années à décomposer chaque phase du swing de golf et à tester de nouvelles méthodes. Il a développé l’un des swings de golf les plus précis de l’histoire du jeu, que beaucoup considèrent comme étant proche de la perfection.

Hogan a méthodiquement décomposé le jeu du golf en morceaux et a cherché à en maîtriser chaque section. Au cours de sa carrière, il a gagné neuf championnats majeurs, ce qui le place au quatrième meilleur rang de tous les temps. À son apogée, les autres golfeurs attribuaient simplement son succès remarquable au “secret de Hogan”. Aujourd’hui, nous avons un terme pour désigner son style rigoureux d’amélioration : la pratique délibérée.

Qu’est-ce que la pratique délibérée ?

La pratique délibérée fait référence à un type particulier de pratique qui est intentionnelle et systématique. Alors que la pratique régulière peut inclure des répétitions sans réfléchir, la pratique délibérée requiert une attention concentrée et est menée dans le but spécifique d’améliorer les performances.

Alors qu’une pratique régulière peut inclure des répétitions sans réfléchir, la pratique délibérée requiert une attention concentrée et est menée dans le but spécifique d’améliorer les performances.

Le plus grand défi de la pratique délibérée est de rester concentré. Au début, le plus important est de se présenter et de faire ses répétitions. Mais après un certain temps, nous commençons à négliger les petites erreurs et à manquer les possibilités quotidiennes d’amélioration.

C’est tout à fait normal : la tendance naturelle du cerveau humain est de transformer des comportements répétés en habitudes automatiques. Par exemple, lorsque vous avez appris à lacer vos chaussures pour la première fois, vous avez dû réfléchir soigneusement à chaque étape du processus. Aujourd’hui, après de nombreuses répétitions, votre cerveau peut effectuer cette séquence automatiquement. C’est la même chose avec la conduite. Plus nous répétons une tâche, plus elle devient automatique, sans réflexion.

Pour reprendre l’exemple de Ben Hogan, quand celui-ci a soigneusement décomposé chaque étape de son swing de golf, il s’est engagé dans une pratique délibérée. Il ne se contentait pas de faire ses exercices « naïvement » ni ne cherchait des raccourcis. Il affinait sa technique.

L’activité sans conscience est l’ennemi de la pratique délibérée. Le danger de pratiquer la même chose encore et encore est que le progrès devient présumé. Trop souvent, nous supposons que nous nous améliorons simplement parce que nous acquérons de l’expérience. En réalité, nous ne faisons que renforcer nos habitudes actuelles, sans les améliorer.

Avant de mettre les mains dans le cambouis, vous devez comprendre le rôle de la pratique délibérée dans l’apprentissage.

L’apprentissage et la pratique délibérée

La pratique délibérée est très en vogue dans la communauté de l’apprentissage depuis quelques années. Une série de livres ont vraiment popularisé l’idée de la pratique délibérée, en particulier celui de Malcolm Gladwell (publié sous le titre Tous winners, en français).

Le problème de ces livres est que les auteurs n’ont pas interprété les recherches sur le sujet avec suffisamment de rigueur. Ericsson a d’ailleurs publié son propre livre intitulé Peak en 2016, et dans lequel il exprime ces préoccupations.

La pratique délibérée est une méthode permettant de surmonter les plateaux d’apprentissage par des rafales rapides d’améliorations continues. Ericsson a expliqué ce processus en décomposant la pratique en trois étapes d’apprentissage : naïve, ciblée et délibérée.

La pratique naïve

La pratique naïve est la pratique de ce que la plupart des gens font. Ils font ce qu’ils ont l’habitude de faire, en répétant ce qu’ils font normalement dans une situation donnée.

Cela peut inclure :

  • Pratiquer un sport physique ou mental de manière décontractée comme vous le feriez avec un ami.
  • Jouer ou chanter les mêmes chansons que celles pour lesquelles vous avez des compétences.
  • Trouver une recette, faire ce plat, et continuer à faire ce plat à l’avenir.

Si, dans certains cas, on peut dire qu’il s’agit d’une pratique, le problème ici est qu’il ne s’agit pas d’un défi. À cela, Ericsson nous explique :

« Les gens se méprennent souvent, car ils supposent que le fait de continuer à conduire, à jouer au tennis ou à préparer des tartes est une forme d’entraînement et que, s’ils continuent à le faire, ils vont forcément s’améliorer, lentement peut-être, mais tout de même… Mais non. Les recherches ont montré que, de manière générale, une fois qu’une personne atteint ce niveau de performance et d’automaticité “acceptable”, les années supplémentaires de “pratique” ne conduisent pas à une amélioration. »

C’est pourtant ce que tant de livres poussent à faire. D’après ces livres, c’est la simple pratique qui compte. Mais ce n’est pas vrai.

Alors que devez-vous faire ?

Si vous constatez que vous plafonnez ou que votre pratique est devenu automatique et sans conscience, une habitude toute simple, vous devez envisager une autre forme de pratique. L’étape suivante, décrite par Ericsson, est la pratique ciblée et peut vous aider dans ce domaine.

La pratique ciblée

Elle n’est pas encore au niveau de la pratique délibérée, mais elle est largement supérieure à la pratique naïve.

La pratique ciblée est l’idée que vous pratiquez quelque chose avec un objectif spécifique en tête. Si l’on revient à la pratique naïve, vous faites ces activités de manière désinvolte. Même si vous voulez devenir meilleur dans un domaine, ce n’est pas une façon de vous améliorer.

Au lieu de cela, ayez des objectifs spécifiques à l’esprit. Des objectifs comme :

  • Jouer ou chanter une certaine chanson à une vitesse spécifique sans faire d’erreur trois fois de suite.
  • Se souvenir de 10 chiffres au hasard à la suite. Se souvenir des 10 premiers chiffres de pi pourrait être un autre exercice.
  • Courir 10 sprints de 100 m en moins de 12 secondes chacun.

L’idée avec ces objectifs est de créer un défi délibéré et chacun d’entre eux fait appel à certaines compétences.

Vous voulez courir plus vite ? Trouvez une méthode qui fonctionne pour vous et qui vous aidera à courir plus vite.
Vous voulez avoir une meilleure mémoire ? Pratiquez des tests de mémoire plus difficiles pour entraîner votre esprit.

En dehors de la définition d’un objectif, il existe d’autres éléments qui constituent une pratique ciblée.

Tout d’abord, vous avez besoin d’un système de retour d’information (feedback). Ce système peut provenir de votre propre auto-évaluation ou d’un coach. Le retour d’information dont vous avez besoin pour progresser dépend de ce que vous pratiquez.

Pour en revenir à l’assistant d’Ericsson et à ses compétences en matière de mémorisation de chiffres aléatoires, l’auto-évaluation a été utile, avec un peu de coaching, pour mémoriser davantage de séquences.

Si vous cherchez à mieux pratiquer un sport ou à améliorer vos performances musicales, vous aurez besoin de compétences plus techniques et vous aurez besoin d’un coach.

Le deuxième élément est que la pratique vous pousse à sortir de votre zone de confort. Si vous n’y arrivez pas, vous ne vous améliorerez pas. Ericsson l’a dit en parlant de son assistant :

« Au fur et à mesure qu’il augmentait sa capacité de mémorisation, je le mettais au défi avec des chaînes de chiffres de plus en plus longues afin qu’il soit toujours proche de sa capacité. En particulier, en augmentant le nombre de chiffres chaque fois qu’il réussissait une chaîne et en diminuant le nombre lorsqu’il se trompait, je maintenais le nombre de chiffres à peu près au niveau de ce qu’il était capable de faire tout en le poussant toujours à se souvenir d’un chiffre de plus. »

Cette déclaration est importante parce qu’elle traite également du degré auquel une personne sort de sa zone de confort. Sortir de sa zone de confort ne nécessite pas de se lancer dans une grande bataille mentale. Il faut plutôt en faire un défi, mais pas au point de le rendre impossible à réaliser.

Le dernier élément de l’entraînement ciblé consiste à inciter à la résolution créative de problèmes.

Parfois, pour surmonter un problème, il faut essayer différentes techniques. Pour en revenir à l’expérience d’Ericsson, toutes sortes de méthodes ont été utilisées. A chaque fois, son assistant les a surmontées.

Parfois, il devait mémoriser des chiffres par morceaux. D’autres fois, Ericsson a ralenti le rythme auquel il donnait les chiffres.

La pratique ciblée est la base de la pratique délibérée. Pour passer au dernier stade, deux choses doivent se produire…

La pratique délibérée

La pratique délibérée est exactement comme la pratique ciblée, mais avec deux différences :

  • La personne doit pratiquer dans un domaine bien défini ;
  • Et elle a besoin d’un enseignant qui peut adapter sur mesure les activités pratiquées.

En ce qui concerne le premier point essentiel, la personne doit être suffisamment rigoureuse pour qu’il y ait une différence nette entre les experts et les novices.

Par exemple, vous pouvez observer la pratique délibérée en œuvre dans des domaines tels que les échecs, la plongée, la performance musicale, ou tout autre cadre compétitif.

Vous n’observerez pas autant de pratique délibérée dans d’autres tâches non compétitives. Par exemple, le jardinage, la plupart des passe-temps, l’enseignement, le conseil ou l’ingénierie. Bien que l’on parle encore d’experts, d’intermédiaires et de novices dans ces domaines – sans parler des années d’expérience – il n’existe pas de critères clairs permettant de distinguer qui est qui.

Cela est renforcé par la deuxième différence, à savoir que vous avez besoin d’un professeur pour vous guider. Un bon coach est quelqu’un qui vous fournira des stratégies d’entraînement qui vous feront progresser et vous donnera un retour d’information.

Quelqu’un peut vous donner des conseils pour devenir un meilleur joueur d’échecs. On ne peut pas en dire autant du jardinage ou de la cuisine.

Ericsson rend cette distinction plus claire :

« … nous établissons une distinction claire entre la pratique ciblée – dans laquelle une personne s’efforce de s’améliorer – et la pratique qui est à la fois ciblée et informée. La pratique délibérée est informée et guidée par les réalisations et les performances des meilleurs acteurs du domaine en question et par la compréhension de ce que ces experts font pour exceller. La pratique délibérée est une pratique ciblée qui sait où elle va et comment y arriver. »

Mais ces deux différences clés ne sont pas les seules à faire loi. Par exemple, vous n’avez pas toujours besoin d’un professeur pour réaliser une pratique délibérée. Prenez la légende du basket-ball, Kobe Bryant. Ayant remporté 5 championnats de la NBA et 2 médailles d’or olympiques, ce qui se démarque dans son entraînement, c’est que le niveau de discipline qu’il a atteint ne nécessite pas de professeur à ce stade.

Il a un schéma d’entraînement strict, qu’il a transformé en habitude, et il le suit tout seul, en demandant occasionnellement à quelqu’un de l’accompagner.

Vous aussi, vous pouvez faire de même. Tout ce que vous devez faire, c’est :

Identifier un expert dans votre domaine d’activité.

Apprendre ce qu’il fait pour être bon dans ce domaine.

Concevoir une pratique ciblée autour de l’apprentissage de ces techniques par vous-même.

Maintenant que nous avons bien compris ce qu’est la pratique délibérée, observons à quoi cela ressemble concrètement.

Exemples de pratique délibérée

Dans son live (Talent is Overrated, non traduit en français), Geoff Colvin décrit comment Benjamin Franklin a utilisé la pratique délibérée pour améliorer ses compétences en écriture.

Au cours de son adolescent, Benjamin Franklin était régulièrement critiqué par son père pour ses faibles capacités d’écriture. Contrairement à la plupart des adolescents, le jeune Franklin a pris les conseils de son père au sérieux et s’est juré d’améliorer ses compétences en écriture.

Benjamin Franklin a commencé par trouver des livres écrits par certains des meilleurs auteurs de son époque. Il a parcouru ces livres, ligne par ligne, et a noté le sens de chaque phrase. Ensuite, il réécrivait chaque article dans ses propres mots, puis comparait sa version à l’original. A chaque fois, selon ses propres termes (puisés dans sa biographie) « j’ai découvert certaines de mes fautes, et je les ai corrigées ».
Finalement, Franklin s’est rendu compte que son vocabulaire l’empêchait de mieux écrire, et il s’est donc concentré intensément sur ce domaine.

La pratique délibérée suit toujours le même schéma : décomposez le processus global en plusieurs parties, identifiez vos faiblesses, testez de nouvelles stratégies pour chaque partie, puis intégrez votre apprentissage dans le processus global. C’est en tout cas ce que vous pouvez faire par vous-même, tant que vous n’aurez pas eu la possibilité de vous faire accompagnée par un enseignant ou un coach.

Dans l’exemple de Benjamin Franklin, nous sommes à la frontière de la pratique ciblée et de la pratique délibérée. Je n’ai pas suffisamment d’information pour affirmer du côté sa pratique penchait.

Voici d’autres exemples de pratique délibérée.

En cuisine : le sujet du documentaire Jiro Dreams of Sushi, est un chef et propriétaire d’un restaurant de sushis primé à Tokyo. Jiro a consacré sa vie à perfectionner l’art de la fabrication des sushis et il attend la même chose de ses apprentis. Chaque apprenti doit maîtriser une petite partie du processus de fabrication du sushi à la fois – comment essorer une serviette, comment utiliser un couteau, comment couper le poisson, etc. Un apprenti a été formé par Jiro pendant dix ans avant d’être autorisé à cuire les œufs. Chaque étape du processus est enseignée avec le plus grand soin.

Les échecs : Magnus Carlsen est un grand maître des échecs. L’un des traits distinctifs des grands joueurs d’échecs est leur capacité à reconnaître des “morceaux”, qui sont des arrangements spécifiques de pièces sur l’échiquier. Certains experts estiment que les grands maîtres peuvent identifier environ 300 000 “morceaux” différents.

Il est intéressant de noter que Carlsen a appris les échecs en jouant sur ordinateur, ce qui lui a permis de jouer plusieurs parties à la fois. Cette stratégie lui a non seulement permis d’apprendre les “morceaux” beaucoup plus rapidement que quelqu’un jouant des parties en personne, mais lui a également donné la possibilité de faire plus d’erreurs et de corriger ses faiblesses à un rythme accéléré.

Les arts martiaux : Josh Waitzkin, auteur du livre l’Art d’apprendre, a pratiqué un art martial (une forme particulière de tai chi) à un niveau suffisamment avancé pour participer à des compétitions internationales. Lors de la finale d’une compétition, il s’est rendu compte d’un axe de progression : un adversaire lui a donné un coup de tête illégal dans le nez et Waitzkin est entré dans une colère noire. Son émotion lui a fait perdre la maîtrise de soi et oublier sa stratégie.

Après cet événement, il a spécifiquement recherché des partenaires d’entraînement qui se battaient de façon déloyale afin de s’entraîner à rester calme et à rester fidèle à sa stratégie face au chaos. « Ces partenaires me donnaient une occasion précieuse d’élargir mon seuil de tolérance aux turbulences », écrit Waitzkin. « Les joueurs malhonnêtes étaient mes meilleurs professeurs. »

La musique : de nombreux grands musiciens recommandent de répéter les sections les plus difficiles d’une partition jusqu’à ce que vous les maîtrisiez. Le violoniste virtuose Nathan Milstein déclare :
« Pratiquez autant que vous pensez pouvoir accomplir avec concentration. Un jour, alors que je m’inquiétais parce que les autres autour de moi pratiquaient toute la journée, j’ai demandé à [mon professeur] combien d’heures je devais pratiquer, et il m’a répondu : ‘la durée n’a pas d’importance. Si vous pratiquez avec vos doigts, aucune quantité n’est suffisante. Si vous pratiquez avec votre tête, deux heures suffisent amplement’. » Il était accompagné par un professeur. 😉

La clé de la pratique délibérée

Nous n’avons pas tous la possibilité d’avoir un mentor ou un professeur pour nous guider vers une meilleure performance. A notre niveau, nous devons chercher ce qui peut nous aider le plus à nous approcher de la pratique délibérée, ce qui peut faire la différence.

La plus grande différence entre la pratique naïve et la pratique délibérée est peut-être le retour d’information, le feedback. Toute personne qui a maîtrisé l’art de la pratique délibérée – qu’il s’agisse d’un athlète comme Ben Hogan ou d’un écrivain comme Benjamin Franklin – a développé des méthodes pour recevoir un retour continu sur ses performances.

Il existe de nombreuses façons de recevoir un retour d’information.

Le système de retour d’information (ou feedback) le plus efficace est la mesure. Les choses que nous mesurons sont celles que nous améliorons. Cela vaut pour le nombre de pages que nous lisons, le nombre de pompes que nous faisons, le nombre d’appels de vente que nous passons, et toute autre tâche qui nous tient à cœur. Seule la mesure nous permet de savoir si nous nous améliorons ou non.

Bien sûr, il est toujours préférable d’avoir le retour d’un regard extérieur et entraîné sur notre performance. Autrement dit, se faire accompagner par professeur ou un coach. A un haut niveau de performance, une constatation s’impose dans toutes les disciplines : les coachs sont souvent essentiels pour maintenir une pratique délibérée.
Dans de nombreux cas, il est presque impossible d’effectuer une tâche et de mesurer ses progrès en même temps et par soi-même. Les bons coachs peuvent suivre vos progrès, vous expliquer les petits détails qui vous feront vous améliorer, et vous tenir responsable pour fournir votre meilleur effort chaque jour.

L’importance de la pratique délibérée

Lorsque la plupart des gens parlent de travailler dur, nous nous tournons souvent vers la quantité de temps passé. Nous avons vu des entrepreneurs dire qu’ils passaient 60 à 80 heures à travailler par semaine. Ou bien nous revenons sur la règle des 10 000 heures de pratique.

Mais comme Ericsson, et de nombreux autres chercheurs l’ont découvert, le temps n’est qu’une partie du puzzle. Tant de gens sont obsédés par le facteur temps qu’ils en oublient les autres aspects que nous avons évoqués.

Quel type de retour d’information chaque personne reçoit-elle ?

Ajoute-t-elle des niveaux de difficulté à sa pratique ?

A-t-elle des objectifs clairs en tête ?

Il s’agit là de facteurs importants si nous souhaitons nous améliorer. Il faut les prendre en considération si vous voulez savoir si vous êtes dans une pratique naïve ou une pratique délibérée.

Les chercheurs ont également pris le soin d’observer les personnes les plus performantes et ont constaté que la plupart d’entre elles s’adonnent à une pratique délibérée. Les entrepreneurs, les athlètes, les musiciens, les artistes et les PDG de haut niveau, entre autres, travaillent tous à développer certaines compétences.

La pratique délibérée : passer à l’action

Les êtres humains ont une capacité remarquable à améliorer leurs performances dans presque tous les domaines de la vie s’ils s’entraînent de la bonne manière. C’est malheureusement plus facile à dire qu’à faire.

La pratique délibérée n’est pas une activité confortable. Elle exige un effort et une concentration soutenus. Les personnes qui maîtrisent l’art de la pratique délibérée s’engagent à apprendre tout au long de leur vie, à explorer, à expérimenter et à affiner en permanence leur domaine d’activité. Ils en ont fait une habitude.

La pratique délibérée n’est pas une pilule magique, mais si vous parvenez à maintenir votre concentration et votre engagement, alors la promesse de la pratique délibérée est assez séduisante : tirer le meilleur parti de vous-même.

Maintenant que vous avez une idée claire de ce qu’est la pratique délibérée, c’est à vous de décider si vous voulez l’appliquer dans votre vie et à quel domaine. Vous n’êtes peut-être pas aussi doué que Kobe Bryant, mais vous pouvez tout de même prendre des mesures pour améliorer votre apprentissage et faire des progrès significatifs.

Passez une heure à vous concentrer sur une tâche et à vous livrer à une pratique délibérée. Fixez-vous des objectifs, obtenez des retours, des feedbacks, demandez conseil (si vous connaissez quelqu’un qui peut vous en fournir), et augmentez vos compétences petit à petit, à chaque fois.

J’ai regroupé tous les articles sur les habitudes.

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